Histoire de Saint Paul
Le village médiéval de Saint Paul. Dominant tranquillement les contreforts à quelques kilomètres de la Méditerranée. Le joyau de la campagne niçoise.
C'est sur ordre du roi François 1er que Saint-Paul est devenu une «ville royale», et les maisons des nobles, les anciens parchemins et les trésors de la collégiale témoignent de son importance historique.
Les premières preuves de l'existence du Castrum de "Sancto Paulo" datent du 10ème siècle, c'est à cette époque un grand bourg dont l'importance ne cessera d'augmenter au fil des siècles. Géré par des Consuls, Saint-Paul bénéficie d'une grande autonomie financière et administrative. La noblesse de Provence y a résidence et apparat.
En 1537, la France et Charles Quint font la guerre pendant plus de 20 ans, pour la protection de la frontière du Var, François 1er fait ressortir la Ville Royale et en fait une ville bastionnée.
Au moment des grands troubles religieux, puis des guerres de succession, jusqu'en 1747, Saint-Paul est l'une des principales bastides de la ligue catholique. Saint-Paul devra ouvrir ses portes à de nombreux visiteurs, envahisseurs ou pillages alliés. Massacres, vandalisme, rareté, sèment à ruines la région, mais Saint-Paul se redresse et augmente son importance.
A la veille de la révolution, "San Pau" est à son apogée. En 1790, il devient chef-lieu de district et même une cour de justice prend place au sein de ses remparts.
Quand Nice le rival, devient français en 1860, Saint-Paul n'est plus qu'un bastion désert et inutile qui disparaîtra bientôt des cartes et des dictionnaires. Cependant, la formidable ascension touristique et artistique du tout début du siècle attirera des visiteurs célèbres, des têtes couronnées et des peintres constamment présents, dans le dédale fantomatique d'une ville assoupie depuis un siècle.
Monuments de St Paul
L’église Collégiale (XIVe-XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles)
Collegiate Church Tower
La construction de l’église du village s'étend du 14ème siècle au 18ème siècle. Cet édifice constitue donc un mélange d’époques et de styles. A l’église romane primitive remontent les quatre piliers et les arcs-doubleaux de la nef ainsi que l’ensemble du chœur. Les bas-côtés furent ajoutés plus tard, vraisemblablement au début du 16ème siècle dans le but d’agrandir un édifice devenu exigu.
Le 17ème siècle correspond à l’âge d’or de l’église de Saint-Paul puisqu’en 1666, l’évêque de Vence Antoine Godeau l’élève au rang de collégiale. A ce titre, l’église est embellie de mobilier, comme la chaire et les stalles à miséricordes sculptées en 1668. Mais c’est surtout la chapelle Saint Clément, véritable joyau de l’art baroque, qui retient toute l’attention. Construite au début des années 1680 par la famille Bernardi, elle renferme des reliques provenant des catacombes de Rome. Son riche décor de stucs et de peintures à fresque constitue un exemple remarquable de l’art de la Contre-Réforme.
Le Cimetière
Le plateau du Puy, sur lequel s’élève l’actuel cimetière, est le noyau initial de l'agglomération (entre l’an Mille et le début du 12ème siècle). A cette époque, un habitat s’était constitué vraisemblablement autour de l'église Saint Michel dont l’existence est attestée à partir du milieu du 14ème siècle. Outre sa fonction religieuse, cette église était le lieu où se rassemblaient les représentants de la communauté pour prendre les grandes décisions, comme l’atteste un document d’archive daté de 1356. La chapelle actuelle daterait du 16ème siècle.
Parmi les personnalités qui sont enterrées au cimetière de Saint-Paul, Marc Chagall occupe une place particulière puisqu’il habita le village de 1966 à 1985. Pendant presque 20 ans, il peignit dans son atelier saint-paulois d’innombrables paysages de Saint-Paul où amoureux, chèvres et coqs flottent au-dessus du village et des remparts dans les effluves d’immenses bouquets de fleurs.
Sur le deuxième plateau du cimetière, Aimé et Marguerite Maeght reposent au côté de leur fils Bernard, décédé à l'âge de 11 ans.
Place de la Grande Fontaine
Réaménagée au 17ème siècle puis au 19ème siècle, cette place constituait le coeur de l'animation du village, à toute heure de la journée. Les saint-paulois venaient s'y approvisionner en eau, les ânes et les mulets s'y désaltéraient tandis que les lavandières venaient battre et laver le linge au lavoir. C'est sur cette place qu'était organisé le marché au 17ème siècle, une fois par semaine.
Le donjon (XIIe-XIVe siècle)
Le donjon est la seule partie du château qui soit parvenue jusqu’à nous. En raison notamment des remaniements de l'église voisine survenus au cours des 16ème et 17ème siècles, la forteresse a été progressivement démolie. Les pierres à bossage visibles sur la partie inférieure de la tour pourraient appartenir à une première construction du 12ème siècle. Au sommet de la tour, une cloche fondue en 1443 porte l'inscription latine "hora est jam de somno suggere" (les heures nous invitent à la rêverie).
Ce donjon a accueilli bien des hôtes prestigieux, comme Sébastien le Prestre de Vauban, architecte militaire de Louis XIV, François 1er ou encore le comte de Provence Raymond Bérenger V qui en 1224 vient récompenser Saint-Paul de sa fidélité.
Depuis le 18ème siècle, le donjon est le siège de la mairie de la commune. C’est ici qu’Yves Montand et Simone Signoret célébrèrent leur mariage le 22 décembre 1951, entourés de leurs témoins Jacques Prévert et Paul Roux.
L’enceinte bastionnée (XVIe siècle)
Suite aux guerres d'Italie, et notamment la bataille de Ceresole, l’enceinte bastionnée de Saint-Paul, construite sur ordre de François 1er dans les 1540, épouse les contours de l’éperon rocheux sur lequel s’élève le village. Alternant courtines et bastions, elle mesure près d’un kilomètre de périmètre et n’a subi que peu de modifications depuis sa construction au 16ème siècle. Elle fut conçue par Jean de Saint-Rémy, commissaire de l’artillerie et expert en fortification.
Mentionné à partir des années 1530, il fut envoyé à plusieurs reprises en mission par François 1er dans le Sud du royaume, à Marseille, Antibes, Arles ou encore Beaucaire. L’un des intérêts des remparts de Saint-Paul est qu’ils constituent un des tout premiers exemples de fortification bastionnée élevée en France conçue par un architecte français. La construction de ces remparts a bouleversé la physionomie du village puisque les travaux ont nécessité la démolition de plusieurs dizaines de maisons. Les archives mentionnent que près de 450 habitants ont été contraints de quitter le village pour s’installer sur les territoires de la Colle et de Roquefort, dépendant alors de Saint-Paul. Les hameaux qu’ils fondèrent devinrent plus tard les communes de la Colle-sur-Loup et Roquefort-les-Pins.
Rachetée en 1872 par la commune puis classée Monument Historique en 1945, l’enceinte bastionnée est aujourd’hui le fleuron du patrimoine saint-paulois.
Place du Jeu de Boules
Une place légendaire bordée de platanes centenaires où les villageois aiment se rassembler. Yves Montand et Lino Ventura se sont livrés à des parties de pétanque très disputées ici. Le Café de la Place se dresse d'un côté: sa terrasse est l'endroit idéal pour profiter de l'ambiance. La célèbre Colombe d’Or est de l’autre: parmi ses habitués, les plus grands artistes du XXe siècle: Matisse, Chagall, Picasso, Braque, Léger, Folon ………